L’abbaye parisienne de Saint-Victor, détruite au XIXe siècle possédait une librairie (bibliothèque) de grande renommée qui avait frappé l’imaginaire du jeune étudiant François Rabelais dans les années 1528-1532. Dans le second livre, Pantagruel découvre à son tour ces beaux livres dont il dresse un répertoire dithyrambique, parodiant les ouvrages existants en fantaisie bibliographique où le travestissement, la mystification et la satire tiennent lieu de précepte. La plasticienne Coco Téxèdre ajoute à cette bouffonne démesure rabelaisienne une démesure graphique punitive où le catalogage est envahi d’herbes folles et d’écritures incontrôlables rythmées par une combinatoire aléatoire des titres cités. La bibliothèque de Saint-Victor devient tour de Babel, les livres s’ouvrent dans les livres dans un joyeux brouillage de langues et d’indexation délirante, démultipliée à l’infini.