La table est dressée, les convives sont installés, la nappe est brodée, c’est jour de fête. Mais tout n’est que mise en scène, mise en cène du quotidien. Elle n’est pas sainte, elle est absente ; ils rompent le pain. Elle est occupée, elle se dépêche ; ils attendent. Elle est à sa place : à la cuisine, aux fourneaux, au service ; ils sont affamés. L’homme a faim, elle prépare la mâle-bouffe lundi, mardi, mercredi… tous les jours de la semaine et le dimanche. Lundi, mardi, mercredi… tous les jours du mois et le dimanche. Lundi, mardi, mercredi… tous les jours de l’année : d’année en année depuis la nuit des temps. Ils rompent le pain, ils boivent le vin… elle veut rompre les habitudes, ne plus se contenter des miettes, jouer les Cosette. Demain ? En vain ? Pas une plainte… elle est sainte.
Installation de Coco Téxèdre réalisée en 2001 dans la grange dîmière de l’Abbaye de Seuilly