L’herbe sait tout du visible et de l’invisible. C’est elle que les ombres effleurent en premier dans leur voyage entre ici et là-bas… L’herbe appelle la main, puis la bouche, puis les yeux, et encore la main, la bouche puis le vide des muscles et des nerfs. Le néant paisible de dormir en elle. Parfois le corps entier quand les amants s’y roulent. L’herbe est un frôlement, une seconde peau pour la mort, un frisson de fleurs et de racines, une chair de rosée qui boit la surface des prairies sur les lèvres d’une femme endormie…

Extraits de Hautes Herbes de Dominique Sampiero, un regard en effeuillage à la peinture de Coco Téxèdre.